Accès au contenu principal

The British Colonist

« Nous avons appris la nouvelle du décès de Dr. Grasett vendredi, après avoir imprimé pratiquement toute l’édition du journal du matin. Dr Grasett était l’intendant de l’hôpital de notre ville et il s’est efforcé dans sa vie de toujours venir en aide aux plus souffrants, sans jamais penser aux récompenses ou aux promotions. À tout moment, lorsque son aide était requise, et dans des moments difficiles – ou, oserions-nous dire, effrayants – cet homme vaillant a su offrir tout son savoir professionnel et des efforts physiques, en pensant adoucir un peu les conséquences de la malheureuse affliction qui s’est abattue autour de lui et en trouvant dans le réconfort en la Providence. Depuis sa nomination comme intendant de l’hôpital, il n’a cessé de tâcher à contenir la maladie et à adoucir les souffrances vécues par ceux qui ont dû quitter leur pays en raison de la famine, de la pestilence, arrivant parmi nous pour trouver refuge auprès de leurs frères et sœurs.

La tâche accomplie fidèlement – trop fidèlement – il est tombé malade en nous laissant seulement sa gentillesse en souvenir – ses efforts et les grands services médicaux qu’il a rendus, offrons une prière pour celui qui est ‘mort de la mort du juste’ et demandons que notre ‘propre mort ressemble à la sienne’.

Il ne s’agit pas seulement que de pleurer la mort de ce médecin puisqu’il y a aussi plusieurs autres hommes, dont ceux qui ‘œuvrent à l’autel’, qui sont tombés au combat en réconfortant les pauvres immigrants. Parmi ceux ayant sacrifié leur vie pour ‘l’amour des autres’, il y a le Révérend M. Willoughby de Montréal, qui a porté secours aux immigrants en souffrance.

Aux côtés de ceux qui sont partis et ceux qui continuent de faire œuvre vocationnelle s’illustrent les prêtres de l’Église catholique romaine et les Sœurs religieuses qui se dédient au profit de la Charité et de la Miséricorde. Alors que le plus grand des cœurs reculerait devant la misère et la privation, ils ont accompli des tâches des plus humbles, en se soumettant à la plus grande des fatigues, en consolant les ouailles de l’Église catholique romaine qui souffrent au Canada.

Femmes et hommes de religion, ils ont rendu visite aux personnes souffrantes, désœuvrées et malades dans les baraques de fortune érigées à Kingston et à Montréal et sont devenus témoins d’une grande misère mais aussi du dévouement des deux Églises du Canada.

Cette calamité a poussé les âmes aux limites du possible, mais il est peut-être un moyen de tirer profit de certains enseignements afin de Lui rendre notre volonté, ‘puisque les voies qui sont siennes ne sont pas les nôtres, pas plus que Ses Volontés ne sont nôtres. »