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Rose Marie Kilbride Stanley joue le rôle de Sarah Kavanagh, dans la pièce de théâtre « Emigrant », aux Caves de Keash, dans le comté de Sligo. Elle rend hommage à ses ancêtres, qui lui donnent encore aujourd’hui force et courage.

Prise de vue extérieure. Une femme aux courts cheveux gris, portant des lunettes, ouvre un document et se tient dans une caverne, face à la caméra et vue de l’intérieur. On aperçoit des vallons de champs verdoyants à l’arrière-plan, ainsi que la vue d’un lac prise en hauteur.

Je m’appelle Rose Marie Kilbride Stanley et j’ai la chance de me retrouver face à magnifique décor, aux Caves de Keash, Cross, dans le comté de Sligo.

Caméra balayant vers le bas, filmant Rose Mare Kilbride Stanley et les vallons de champs verdoyants derrière elle.

Je suis l’arrière-arrière-arrière-petite-fille de Patrick Kaveney et Sarah McDonagh. Ils vécurent ici, dans ce magnifique décor mais au pire moment de la Grande Faim en 1847.

Plan rapproché de Rose Marie Kilbride Stanley.

Ils sont partis pour l’Amérique dans un bateau appelé le Carricks of Whitehaven. Leur voyage s’est terminé tragiquement lorsque le bateau a fait naufrage dans le Golfe du Saint-Laurent. Ils y ont perdu leurs cinq filles.

En 2017, j’ai voulu commémorer l’événement en écrivant la pièce de théâtre intitulée « The Emigrant. »

J’aimerais vous en lire un petit bout, au moment où je fais parler Sarah, à la suite de la tragédie.

Elle joue le rôle de Sarah.

« Je suis la femme de Patrick Kavanagh. La mère de Martin. La mère de Mary, décédée. La mère de Margaret, décédée. La mère de Bridget Elizabeth, décédée. La mère de Catharine, décédée. La mère de Sarah, décédée.

Chaque matin, en me levant, mon premier souffle en est un de joie. Mais vient ensuite la réalité de l’horreur qu’est ma vie. Si ce n’était pour Martin et Patrick, je pourrais me noyer pour aller rejoindre à jamais mes filles.

Patrick ne parle pas du lieu de leur dernier repos, ou de ce qu’il a vu, sur la plage ce jour-là. Patrick parle peu. Martin a appris à ne pas parler.

Je ne peux pas retourner à cette plage-là. Mais mon corps se souvient et je revisite cet endroit à chaque minute et à chaque heure de la journée.

Je suis comme paralysée, face à la vie elle-même.

Cela, je le sais. Soit mes filles sont enterrées dans les tranchées sous la grève, soit leurs restes sont enfouis dans l’eau, dans ce cimetière d’eau. Enterrées sur un sol consacré, près de l’église, elles pourraient au moins jouir de la paix éternelle.

Rose Marie Kilbride Stanley pose son cartable par terre. Caméra balayant vers l’arrière en la filmant à l’entrée de la caverne, et balayant ensuite vers l’intérieur de la caverne, filmant la deuxième entrée, aperçue à l’arrière-plan.

Prise de vue finale d’une étendue d’eau. Logo de l’Ireland Park Foundation à l’écran. Musique celtique.