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Mary Holmes parle de son ancêtre Catherine Timlin

Prise de vue intérieure. Femme aux courts cheveux bruns, vêtue d’un chandail brun foncé, portant des lunettes sur son front, assise dans une chaise orange, filmée à partir des épaules et fixanr la caméra.

Je m’appelle Mary Holmes et j’habite à Cantley, au Québec. Mes arrière-grands-parents sont arrivés ici, en partance d’Irlande.

Mon arrière-grand-mère est venue avec sa famille au temps de la Famine irlandaise. Tous sont morts, sauf elle. Ce sera la seule rescapée.

On pense que notre arrière-grand-père, qui allait devenir son mari, est venu ici avec ses cousins. Ils sont tous arrivés à Cantley. Catherine (Catherine Timlin, l’arrière-grand-mère de Mary Holmes) a visité Cantley – elle y connaissait des amis – et elle a rencontré William.

Le reste appartient à l’histoire. À notre histoire.

Fondu d’image. Nouvelle image à l’écran, de la photographie, aux tons de noir et de blanc-sépia et entourée d’un cadre argenté, d’une femme assise et vêtue d’une robe foncée, portant un châle blanc, fixant la caméra. Une table carrée, un grand dossier et une nappe sont visibles derrière la dame qui tient la photographie. La photographie est déposée sur la table et Mary Holmes s’adresse à la caméra.

Le nom de jeune fille de Catherine était Timlin.

Elle a marié Francis O’Boyle en Irlande et ils ont eu des enfants. Nous savons que Francis et un enfant sont morts en Irlande. Elle est partie d’Irlande avec sa sœur (et son mari), ainsi que leurs enfants.

Ils ont traversé l’Atlantique. Tous sont morts avant même d’arriver à Grosse-Île, sauf Catherine.

Elle a raconté cette histoire de la traversée, en disant que lorsqu’un membre de la famille mourrait, on donnait des biscuits aux marins afin qu’ils ne jettent pas le corps toute de suite à la mer, le temps de pouvoir exposer le défunt quelques temps de plus.

Catherine est donc arrivée à Québec, mais il existe plusieurs versions à l’histoire. On sait qu’elle est allée à l’église catholique la plus proche, pour avoir de l’aide. Elle a travaillé pour l’église ou bien elle y a reçu de l’aide… Chose certaine, les gens à l’église l’ont aidé à se rendre à Kingston, en Ontario, par bateau à vapeur.

Elle est restée là-bas pendant un bout de temps. Elle a ensuite rencontré des gens qui marchaient jusqu’à Ottawa. Elle a rejoint le groupe et s’est rendue à Ottawa.

Elle a éventuellement été embauchée comme servante chez Nicholas Sparks, un Irlandais qui avait bien réussi sa vie là-bas.

Nous savons qu’elle s’était fait des amis à Cantley et c’est là qu’elle a rencontré celui qui allait devenir son mari, William Holmes.

William et Catherine se sont mariés en septembre 1848 en l’église catholique de Chelsea, au Québec. Il n’y avait pas d’église à Cantley à l’époque. Ils ont déménagé à la ferme familiale de Wilson’s Corners, qui fait maintenant partie de Cantley.

Ils y ont fondé une famille et l’un de leurs fils est resté sur la ferme. Il a eu des enfants à son tour, dont mon père. Mon père s’est marié et il est resté sur la ferme lui aussi. Il a élevé des enfants et, aujourd’hui, l’un de mes frères reste sur la ferme avec ses enfants.

La ferme détient donc sa propre histoire et sa propre généalogie. La même famille a pu garder la ferme pendant tout ce temps. Aussi, nos voisins sont, jusqu’à un certain point, descendants des premières familles ancestrales qui se sont installées ici : les descendants y sont donc restés. Tout ce monde-là a été voisin pendant des générations. C’est ainsi plus facile de faire l’arbre généalogique, puisque tout est là, à portée de main.

Fondu d’image. Nouvelle image de Mary Holmes s’adressant à la caméra .

J’ai toujours été inspirée par Catherine et par son histoire. Elle est arrivée seule. Ici, elle a dû continuer de vivre et d’avancer dans la vie. Comme le disait l’une de mes tantes, elle devait continuer puisque, de toute façon, elle ne pouvait plus retourner dans le passé. Il n’y avait pas moyen de retourner en Irlande, non plus.

Elle a persévéré. Elle a vécu de grandes difficultés, très tôt dans sa jeunesse ; elle a survécu à la Famine, qui lui a coûté son mari et ses enfants.

Elle s’est remariée et deux de ses jeunes enfants sont aussi morts, ici même. La souffrance et la peine l’ont poursuivie.

Mais elle a persévéré. Elle voulait que ses descendants connaissent son histoire. Elle en parlait et elle en a laissé des traces écrites. Elle a écrit une liste, nommant toutes ses grands-mères et arrière-grands-mères des 5 ou 6 générations antérieures. Elle n’a pas fait la même chose pour les hommes. Juste pour les femmes.

Elle avait une force de caractère importante et elle s’est impliquée au sein de l’Église, fervente pratiquante. Je suis certaine que cela a dû l’aider à passer à travers tout ce qu’elle a dû endurer.

C’est un modèle pour moi et pour toutes les jeunes femmes de la famille : il faut faire ce que l’on a à faire et il faut avancer, dans la vie.

Prise de vue finale d’une étendue d’eau. Logo de l’Ireland Park Foundation à l’écran. Musique celtique.