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Barbara et David Dickson parle de leur recherche pour trouver des pierres tombales d’Irlandais et Irlandaises de la Famine, en Ontario.

Prise de vue intérieure. Une femme et un homme sont assis et font face à la caméra, devant un mur de briques grises et une enseigne visible, à l’arrière-plan . La dame a de courts cheveux gris et sourit à la caméra, porte des lunettes, un manteau bleu pâle et un chandail fleuri plus foncé. L’homme a des cheveux gris et roux et porte un veston gris et une chemise à carreau bleue et blanche. Les deux fixent la caméra. L’homme parle en premier.

Je m’appelle David Dickson.

La femme parle à son tour .

Je m’appelle Barbara Dickson.

David : Nous sommes mariés.

Barbara : Oui, en effet, nous sommes mariés.

David : Mon père a immigré au Canada à la fin des années 1940. Il venait de Belfast. Sa famille ne venait pas seulement que de Belfast, mais aussi du comté de Down. J’ai encore de la parenté qui vit à Belfast et dans le comté d’Antrim.

J’ai aussi d’autres membres de la famille qui ont immigré au milieu du dix-neuvième siècle, des lignées des Mulligan et des Davidson. Je sais qu’ils se sont établis dans la région de la Vallée de l’Outaouais.

Barbara regarde David.

Barbara : Ils sont arrivés dans les années 1840 pendant l’afflux d’immigrants irlandais.

Une rumeur dit qu’une femme enceinte a donné naissance à un enfant, à bord, et qu’elle a recommencé sa vie au Canada.

Barbara : Tu as donc des liens familiaux qui te rattachent à la région d’Ottawa.

David : Nous avons fait un certain nombre de séjours – la voiture remplie d’ordinateurs, de GPS et de bagages – pour se promener dans des endroits où nous pouvions repérer des monuments en hommage aux Irlandais et aux Irlandaises et nous les avons documentés : pas seulement qu’en prenant des photos, mais aussi en localisant les endroits par GPS et en transmettant le savoir pour les fins de l’histoire locale.

À ce jour, nous avons pu documenter environ 225 monuments aux Irlandais et Irlandaises – tant des monuments officiels que nationaux.

Barbara : De magnifiques croix celtiques.

David : Des plaques, des monuments de pierres, etc. Ce sont des données historiques qui n’ont pas été suffisamment documentées ni enseignées dans les écoles.

L’un de ces exemples est situé sur le premier canal de Beauharnois, là où le plus important soulèvement d’Amérique du Nord a eu lieu. L’armée britannique et la cavalerie y ont abattu plus de vingt ouvriers irlandais parce qu’ils avaient fait la grève. Il s’agit d’un tout petit monument, très difficile à trouver, mais typique de ce que l’on peut trouver sur les routes de campagne du Canada.

Barbara : Nous avons trouvé plusieurs monuments en Ontario. Il y a une très belle croix celtique à Cornwall, rappelant l’ An Gorta Mor (la Famine). Il y a l’Ireland Park à Toronto qui est aussi très beau. Il y a aussi une magnifique croix celtique près de Windsor, en Ontario.

On peut suivre la trace des Irlandais et des Irlandaises qui se sont déplacés partout au Canada – en y immigrant & venant via le Fleuve Saint-Laurent pour se rendre jusqu’aux Grands Lacs, en allant aussi à Windsor, au sud de la frontière.

Plusieurs ont emménagé aux États-Unis, aussi. Les États-Unis comptent un très grand nombre d’habitants d’origine irlandaise.

Peterborough vient aussi à l’esprit. Il y avait là l’établissement des Robinson, où une importante population irlandaise, très organisée, y est venue s’y greffer. Les Irlandais se sont enracinés à Peterborough. Il y avait là aussi une station de la quarantaine. Quand on voit le monument de Peterborough, on n’aperçoit seulement qu’une petite pierre à la marina, au centre-ville ; rien de visible si on n’y porte pas vraiment attention.

Un jour, j’attendais David et mes enfants pour aller faire du canot sur le Little Lake. Le canot était trop petit pour moi. Donc, je les ai attendus. Comme je marchais aux alentours, je suis tombée sur cette petite pierre. Le monument et la plaque parlaient de la station de la quarantaine qui était située tout près, ainsi que des Irlandais et des Irlandaises qui ont dû y être confinés.

C’est triste parce que la même chose se voit ailleurs au Canada, pour nombre d’autres monuments en hommage aux Irlandais et aux Irlandaises.

David : Nous avons aussi documenté plusieurs des naufrages ayant fait nombre de victimes irlandaises : celui du SS Atlantic, de l’ Hungarian, du Palace. On sait aussi qu’il existe un monument aux Irlandais et aux Irlandaises, sous l’eau, à Gooseberry Cove, près de l’île du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse – des endroits uniques et fascinants où des centaines d’Irlandais et d’Irlandaises sont morts dans de terribles conditions.

Barbara : Nous voulons nous souvenir d’eux et d’elles. Nous voulons transmettre cette histoire incroyable, qui porte à réfléchir, sur la façon de vivre des Irlandais, leur arrivée, l’endroit où ils ont péri ou la manière dont on veut se souvenir d’eux. En fait-on assez sur ce plan-là ?

Prise de vue finale d’une étendue d’eau. Logo de l’Ireland Park Foundation à l’écran. Musique celtique.