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« Kingston, 1er août 1847

Déclaration du Maire de Kingston, Thomas Kirkpatrick :

Je sens le devoir, de façon personnelle et en raison de la fonction que j'ai l'honneur d'occuper, d'émettre quelques remarques publiques à la suite d'une lettre qui m'a été adressée par Donald Bethune, Esq., et qui a été imprimée dans les journaux.

La première fois que j'ai entendu parler d'un soulèvement ayant lieu sur le Princess Royal fut durant la journée du 2 de ce mois, par un membre de la Commission de la Santé. Il m'informa alors, à titre de président de cet organisme, qu'il craignait que la mésentente survenue la nuit auparavant, entre le Révérend M. Higgins et le Capitaine Twohy, puisse entraîner des conséquences fâcheuses dans l'opinion publique. J'ai immédiatement demandé à voir le Capitaine Twohy, afin de savoir si les craintes étaient fondées. Il est venu au bureau du Maire, accompagné par John H. Greer, Esq., et j'ai été heureux d'apprendre que des explications avaient été fournies autant par M. Greer et le Révérend Higgins, qui ont satisfait les deux parties en cause. Le Capitaine ne croyait pas qu'il y ait matière à danger. -

La Commission de la Santé a donc poursuivi ses activités comme à l'habitude et l'Évêque Phelan a assisté à une réunion de la Commission. À la fin de la réunion, je lui ai raconté ce que j'avais su et je lui ai dit espérer que la rumeur était fausse : il m'a assuré que personne n'allait être appréhendé et qu'il y avait eu discussion à propos de cette difficile soirée. Peu après mon départ du Bureau du Maire, j'ai repris mon chemin et j'ai alors rencontré plusieurs personnes qui couraient et qui m'ont dit qu'une émeute avait cours sur le Princess Royal et que l'armée y aurait été dépêchée pour assurer la défense du bateau. Je suis immédiatement allé voir le navire que j'ai trouvé au quai Brown. Capitaine Twohy était sur le pont supérieur et avait apparemment (inaudible)

pour lui en disant : « Appelez l'armée pour me sauver et pour sauver mon bateau ». Je lui ai demandé de débarquer du bateau et que j'irais avec lui chercher les soldats ; il a obtempéré et nous avons quitté le quai ensemble. Une grande colère grondait parmi les nombreuses personnes rencontrées, mais il n'y a pas eu de violence ou d'émeute, seulement que du gravier lancé par des passants, que j'ai reçus, ainsi que le Capitaine Twohy. Quand nous sommes arrivés à l'Hôtel de Ville, nous avons rencontré un groupe de soldats du 46e Régiment qui venait d'être sollicité par M. Greer, en sa qualité de magistrat. Nous sommes retournés au bateau tout le monde ensemble. Ça n'a pas pris de temps pour que tous quittent le quai ; le second du bateau l'a repris, a fait un détour jusqu'au quai de M. Greer, là où le Colonel Garrett et ses militaires ont agi. Le Capitaine Twohy est revenu nous joindre et, peu de temps après, l'Évêque Phelan, accompagné de plusieurs prêtres catholiques romains, sont arrivés sur les lieux. Tout a été dit pour calmer la foule en colère et pour éviter le bain de sang. Je suis désolé de le dire, mais j'ai vu plusieurs personnes qui ont décidé de faire autrement, en attisant les braises au lieu de calmer la colère de la populace. Cependant, ils n'ont pas réussi et la foule s'est peu à peu dispersée. Je suis monté à bord du navire avec le Capitaine Twohy. Il a essuyé les traces de sang sur son visage et après être revenu à lui, je lui ai demandé si lui ou un autre membre de l'équipage pouvaient me dire qui étaient ceux ayant attaqué le bateau. Il m'a répondu par la négative. L'Évêque Phelan et plusieurs des prêtres sont ensuite venus dans la cabine et nous avons encore discuté de l'affaire. M. Higgins, qui était absent lors de l'émeute, est ensuite arrivé sous l'ordre de l'Évêque Phelan. Les événements de la veille ayant été racontés par les deux parties en cause à certaines personnes, ainsi que les explications fournies par chacune d'entre elles étant jugés adéquats, M. Higgins et le Capitaine Twohy se sont serré la main.

Les soldats ont été remerciés, selon les souhaits du Capitaine Twohy et l'Évêque Phelan a parlé au petit nombre de personnes encore sur place, les exhortant de retourner paisiblement à la maison, ce qu'elles ont fait sur-le-champ. Je n'ai personnellement vu aucun tapage ; personne ne m'a mentionné qui était bord du bateau et je n'ai reçu aucune information qui pouvait incriminer quelqu'un en particulier. »