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Retranscription du vidéo de Mark McGowan au sujet des orphelines et orphelins de la Famine à Kingston

Prise de vue intérieure d'un homme barbu aux cheveux grisonnants, portant des lunettes, filmé à partir des épaules et s'adressant à la caméra. Trois étagères remplies de livres sont aperçues, derrière lui.

Je m'appelle Mark McGowan et je suis professeur d'histoire à l' University of Toronto. Je suis dans mon bureau présentement, à l'University of Toronto, pour vous parler un peu des orphelins et orphelines irlandais de la Famine et de leur arrivée dans ce qui était alors appelé le Canada-Ouest, la province de l'Ontario de nos jours.

Pour les immigrants irlandais de la Famine, la première porte d'entrée était la petite ville de Kingston, qui comptait alors environ dix mille habitants, à l'époque. Plusieurs enfants arrivés à Kingston avaient préalablement perdu un ou leurs deux parents et furent emmenés dans la House of Industry, l'Hôpital général ou l'Hôpital Hôtel-Dieu des Sœurs Hospitalières de Saint-Joseph, qui était alors en construction. Cette congrégation venait de Montréal et l'Évêque Phelan leur avait demandé de s'occuper des soins de santé dans la région.

Au printemps 1847, soit à la veille de l'immigration irlandaise de la Famine, l'Hôtel-Dieu n'était pas fini d'être construit. Les dortoirs des hommes n'avaient pas encore de toit et il n'y a avait que cinq orphelins à résidence.

Durant le printemps et l'été 1847, il est vite devenu pressant d'emmener les orphelins et orphelines qui restaient dans les baraques de fortune, au coin des rues Emily et King, dans un autre établissement en ville.

Quelques-uns ont atterri à l'Hôpital général et d'autres à la House of Industry. Une histoire intéressante est rapportée à la Veille de Noël, le 24 décembre 1847, lorsque le Révérend Angus MacDonell emmène 71 enfants chez les Sœurs Hospitalières.

Les Sœurs étaient dépassées par les événements, ne disposant pas de lits pour tous les enfants. Elles avaient quelque 30 lits, ainsi qu'une douzaine d'ensemble à vaisselle pour le souper de la Veille de Noël.

On peut imaginer ce que c'était pour ces enfants, arrivés là dans un sanctuaire, mais devant faire la ligne pour être servi et ensuite voir leur assiette être nettoyée pour le prochain qui attendait derrière.

C'est émouvant de penser ce qu'a vécu les orphelines et les orphelins de la Famine à Kingston en 1847.

Plusieurs de ces enfants avaient été laissés délibérément aux Sœurs par leurs parents qui comptaient les reprendre après avoir réussis à gagner de l'argent pour s'établir au pays.

D'autres ont été adoptés par des fermiers ou des citoyens de confession catholique, à Kingston ou en campagne.

Aujourd'hui, il existe au moins cinq monuments à la Famine, à Kingston, en Ontario, mais aucun n'est installé sur le site même où les baraques de fortune avaient été érigées en 1847.

Le plus important est la croix celtique installée sur les rives de Kingston et le plus près de l'endroit où les immigrants irlandais sont arrivés pour la première fois à Kingston.

Prise de vue finale d'une étendue d'eau. Logo de l'Ireland Park Foundation à l'écran. Musique celtique.