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« Chère et bien-aimée Mère » : les lettres de Sœur Bruyère à la Mère Supérieure des Sœurs Grises de Montréal, Elizabeth McMullen

H[ôpital] G[énéral de] Bytown, 

[le] 15 juin 1847 

Chère et bien-aimée Mère, 

Sr Hagan est arrivée ici dimanche matin (13) en bonne santé. Elle a été reçue ce matin pour sa profession. Toutes nos Sœurs ont reconnu, mais trop tard, qu'il convenait que cette bonne enfant fît ses demandes chez nous, nous étions en droit. J'es père qu'une autre fois, nous serons plus sages. Si le lit de Sr Hagan n'est pas encore parti, je vous prie de le garder chez nous, il ser vira pour la première que nous enverrons aussitôt que nous le pourrons, peut-être dans le mois prochain. Je ne puis dire au juste, laquelle aura ce bonheur, cela dépend des circonstances, peut-être, sera-ce Sr Curran, car elle a bonne santé. 

La semaine dernière nous avons eu une Providence73: un petit marchand qu'on nomme colporteur 74 est venu mourir ici. Il avait de la marchandise pour 25 ou 30 louis, il a légué six louis pour sa sœur qui est en Irlande; le reste nous appartient. Nous lui avons fait faire un service de seconde classe qui nous a coûté £ 1-2-6. 

Ce marchand a aussi un cheval qu'il nous a donné. Je l'ai envoyé chercher aujourd'hui, le messager n'est pas encore de retour. Je crains que nous ne puissions le ravoir à cause des parents du défunt qui sont peinés de n'avoir pas été les héritiers.

Le 5 du courant, nous avons reçu notre première émigrée ? qui est morte le 8. Le dix nous avons reçu un homme bien malade, mais il est beaucoup mieux. Le 11, nous en avons reçu sept bien malades, garnis de poux etc. etc.; trois sont morts le 12; nous étions bien peinées de les voir partir si vite pour l'autre monde. Cependant tous ont eu le bonheur de recevoir les derniers sacre ments. Dimanche (13) nous en avons reçu quatre. La petite maison 76 qui nous sert d'hôpital s'est trouvée si pleine que nous n'avions plus de place pour les loger. Vous auriez été bien édi fiée si vous aviez vu notre Père avec plusieurs citoyens, Cana diens et Irlandais, s'empresser de bâtir des cabanes en planches pour mettre ces pauvres gens à l'abri. Presque toutes les S[eu]rs ont donné leur paillasse, plusieurs, leur couchette. Aujourd'hui toutes celles qui possédaient encore une couverte les ont données de bon ceur pour garantir du froid et de la pluie ces pauvres malheureux. Toutes nos novices se montrent de vraies mères des pauvres, cela nous encourage beaucoup. Deux femmes seulement ont eu le courage de s'offrir de veiller avec nous, tant on a peur de prendre les fièvres. Nous ne manquons pas de veilleuses pour les malades qui sont au couvent.

L'agent" du Gouvernement nous fait bâtir une allonge de 33 pieds sur 20 pour nos émigrés. C'est notre bon Père qui est à la tête de cette bonne æuvre avec le frère Swe[e]ney. Depuis que j'ai commencé cette lettre, Sr Assistante a reçu quatre mala des. J'ai fait avertir notre Père d'aller bâtir une autre cabane, parce que nous n'avons plus de place. Nous en avons 24 en tout. Ce nombre petit pour vous, ma bonne Mère, est très grand pour nous, vu le peu de place pour les loger. Hier soir, 23 malades ont couché dehors à la pluie; il a été impossible à l'agent de leur trouver une meilleure place, tous les bâtiments et les maisons [des] alentours étant pleines.

J'ai reçu le présent de notre bon Père Larré, avec beaucoup de plaisir; mais je n'ai pas encore eu le temps de visiter à loisir

ce précieux envoi. Voulez-vous le remercier pour moi, s'il vous plaît; je ne puis lui écrire. Nous l'attendons avec notre très cher bon Père Billaudèle.

Je vous prie bien humblement de vouloir faire agréer nos très profonds respects à Sa Grandeur Mgr de Montréal et à nos deux Pères B[illaudèle) et L[arré). Sr Rodriguez est ressuscitée. Allé luia! Le bon Dieu lui rend la santé à chaque époque remarquable. C'est elle qui prépare tous les remèdes et je vous assure qu'elle a beaucoup d'ouvrage.

Adieu ma bonne Mère, priez pour vos enfants qui font leur possible pour vous imiter en charité etc.

Votre toute dévouée fille,

Sr É. Bruyère

[Dans la marge] Il faut que je vous dise que je suis choquée contre nos Sœurs. Je me suis préparée pour veiller les émigrés à mon tour, afin de soulager nos pauvres Seurs, et voilà que ces chères Sœurs ont été faire des rapports à notre Père qui m'in terdit les veillées. Je n'ai pu rien gagner. Je suis choquée.

Madame Hagan ne cesse de parler de la bonne réception que vous lui avec faite; elle en est enchantée.

Des respects de la part de nos Sœurs ici à toutes nos S[eu]rs de Montréal, nous les prions de penser à nous dans l'exercice de leurs bonnes auvres, pour nous, nous unissons le peu que nous faisons au bien immense que vous faites.

Sr É. B.

Hôpital Général de Bytown,

[le] 3 juillet 1847

Très chère et bien-aimée Mère,

Il me semble qu'il y a un siècle que j'ai reçu de vos nouvelles. Comment êtes-vous?... Bien épuisée, je crois, vous et toutes nos chères Saurs. Veuillez nous tirer d'inquiétude en nous faisant écrire quelques mots par une orpheline, si les S[eu]rs n'en ont pas le temps. Les Gazettes 82 et les Mélanges publient hautement votre zèle et votre charité sans bornes pour les pauvres émigrés.

Nous aussi, nous soulageons les émigrés, mais nous sommes loin d'en faire autant que vous. Malgré nos petites misères, nous reconnaissons que nous avons nos aises, lorsque nous nous com parons à nos S[cu]rs de Montréal. Nous avons trois salles qui contiennent 60 malades. Les convalescents sont transportés sous des tentes que les officiers du Gouvernement nous ont prêtées. Il en meurt un assez grand nombre. Il y a deux S[eu]rs dans chaque salle; Sr Assistante est avec Sr Phelan, Sr Xavier avec Sr Curran, et Sr Normant avec Sr Conlan 83, nouvelle postulante qui a fait la classe anglaise à Châteauguay. Outre les S[eu]rs, il y a deux filles pour les aider. Les S[cu]rs veillent chacune à leur tour. Nous avons des malades au couvent autant que nous pouvons en prendre. Les jeunes gens de chantiers sont très

complaisants, ils veillent tous les soirs avec nous à l'Hôpital des émigrés.

Nous avons des désagréments de la part de certains Mi nistres 84 de l'Eglise anglaise, écossaise et wesleyennes qui ne se bornent pas à exercer leurs fonctions ecclésiastiques, mais qui veulent faire les maîtres dans l'Hôpital et nous traiter en domes tiques. Ils ont écrit sur les gazettes de Bytown sans donner leurs noms. Notre Père a écrit 86 pour réfuter les calomnies d'une manière à ne pas indisposer les protestants, mais il a terrasse les ministres. Je ne sais si nous en demeurerons là, je crains l'avenir. Priez s'il vous plaît pour nous.

Je ne sais si je me trompe, mais je suis bien décidée à aban donner le soin de l'Hôpital des émigrés, si l'on continue à nous vexer, c'est-à-dire si ces Messieu]rs ont le droit de venir nous gourmander comme ils feraient à des filles de service qui ne s'ac quitteraient pas de leurs devoirs. Le Docteur 87 est content des soins que nous donnons aux malades, il dit que nous ne pou vons faire mieux en fait de traitement, de propreté, etc. Priez, s'il vous plaît pour que tout tourne à la gloire de Dieu.

Sr Hagan ne m'a parlé des petites boîtes 88 de fer-blanc pour les reliques que ces jours derniers. Je ferai mon possible pour vous les envoyer à la prochaine occasion.

La statue 89 de Saint Joseph est rendue à Longue[u]il; j'espère que ce bon Père va nous apporter la paix; nous le prions aussi de donner la santé à notre chère Sr St Joseph. Je vous prie d'unir vos prières aux nôtres. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour bien recevoir notre Père Saint Joseph; j'espère qu'il est content de nous.

Une vieille Irlandaise est venue me prier de vous écrire au sujet de quatre petits enfants qu'elle a laissés entre les mains des Sœurs. Le père de ces enfants se nomme John Brennan du comté de Kilkenny. La grand-mère de ces enfants se nomme Ellen Brennan. Voici les noms des enfants: Thomas, Ann, Mary et Catherine [Brennan). Si vous les avez placés ou que vous les ayez encore sous vos soins, veuillez me le faire savoir. La grand-mère ira les chercher, elle a hâte de recevoir une réponse.

Je prie ma bonne Sr Chèvrefils de nous envoyer au plus tôt nos effets, nous en avons bien besoin; qu'elle n'attende pas Mr Charlebois, qu'elle envoie tout au hangar avec notre adresse, et nous recevrons tout.

Nous avons deux postulantes de reçues; elles entreront prochainement; une des deux a 36 ans, elle est raisonnable, n'est ce-pas? Je pense que j'aurai le plaisir de vous mener une fille au noviciat dans le cours de l'été; mais que cela ne vous empêche pas de venir, car je vous assure que votre présence est plus nécessaire ici que vous ne le pensez. Mes plus profonds respects à nos seigneurs les Evêques 9 de Montréal et Marty[ropolis), notre père Supérieur, Larré etc. etc. etc. Nous baisons mille et mille fois toutes nos chères Sœurs, nous les prions de nous faire une petite part dans les mérites infinis qu'elles acquièrent au service des émigrés. Pour nous, nous leur donnons tout ce que nous avons. Je voudrais écrire à quelques autres de nos Sœurs, mais je n'en ai pas le temps; qu'elles me pardonnent et qu'elles soient persuadées que je pense à elles toutes,

chacune en particulier. J'ai à annoncer aux économes que nous avons deux bons hommes qui se sont donnés à nous pour leur entretien; ils ont du bien tous les deux, et ils sont très capables pour toutes sortes d'ouvrage. Ce sont deux hommes de chantiers qui se sont fait soigner à l'hô pital, l'hiver dernier. Ils ont travaillé tout le printemps pour nous autres pour rien, et maintenant ils se donnent eux-mêmes.

Votre pauvre fille affectionnée,

Sr É. Bruyère

Ma chère Mère,

Je serais partie ce matin pour Montréal si les S[cu]rs n'étaient pas malades des fièvres, Srs Conlan et Curran, et une jeune fille engagère qui est très mal, nos deux jeunes S[eu]rs s'en retire ront bien mais je crains pour la fille...

Les S[eu]rs commencent à être épuisées, je ne sais si elles pourront soutenir étant si peu nombreuses et ne recevant d'aide de personne surtout pour les veillées. Nous prions pour vous, priez pour nous. Deux de nos petites filles orphelines ont pris les fièvres mais il n'y a rien de grave. Aujourd'hui nous don nons vacances aux enfants pour

jusqu'au 15 d'août prochain. Hier, 8 juillet, jour de votre fête et de la mienne, nous avons reçu un enfant trouvé à trois milles d'ici dans le bois; il était rôti du soleil, la peau du visage est partie; il a environ 15 jours.

Le canal est pour se fermer le 1er août, je voudrais bien recevoir nos effets s'il est possible avant ce temps-là, le crin sur tout car quelques-unes de nos Sœurs sont mal couchées, elles n'ont qu'un lit de plume sur leur planche de couchette, et d'autres que leur paillasse; nous nous sommes dépouillées pour les émigrés.

Adieu bonne Mère, croyez que nous ne sommes pas insensibles à la peine que vous avez. Notre Père fait des prières tous les matins après la messe pour la Commuauté de Montréal et la nôtre; il commence par le Salve Reginaensuite les Litanie de st Joseph.

Nos plus profonds respects à sa Grandeur Mgr de Montréal ainsi qu’à Mgr Phelan, notre père Supérieur, Larré. Nous baisons toute nos chères maladies. Adieu, adieu. Si le frère de Sr Leblanc n’envoie pas l’argent de sa sœur, j’irai à Montréal avec notre Sr Leblanc; Mr Curran payé mon voyage.

Votre dévouée et affectionate fille,

Sr É. Bruyère

[Bytown, le 13 juillet 1847]

Ma chère Mère,

Je pense que vous vous souvenez que Jean-Baptiste Le blanc 'l, frère de nos Srs Leblanc, doit à notre Sæur 1 000 # dont elle a une obligation. J'ai fait mon possible l'an dernier pour retirer cet argent; j'ai fait écrire deux fois depuis, et nous n'avons reçu aucune réponse. Notre Sr Leblanc a peur d'être retardée pour

sa profession, si son frère ne paye pas, et c'est ce qui lui arrivera probablement. Auriez-vous la bonté de le faire demander, et de lui dire au nom de sa sœur, qu'il faut lui remettre son argent dont il a joui jusqu'à présent sans payer d'intérêts.

Il trouvera sa sœur dure dans son procédé, mais elle le prie de penser que, si elle s'était mariée, il aurait fallu, bon gré mal gré, lui remettre son argent, et que dans la circonstance où elle se trouve, elle est obligée d'agir ainsi avec lui. Je vous prie, ma bonne Mère, de ne pas laisser savoir à Sr Leblanc de Montréal que notre Sr Leblanc écrit si fortement à son frère, car cette pauvre enfant en serait vivement peinée. Adieu, ma bonne Mère, pardonnez moi de vous donner tant de trouble.

À dix heures trois quart, notre pauvre petite émigrée est morte. À une heure et demie, je suis allée l'ensevelir avec nos Sœurs. Nous n'avons pas osé lui ôter toutes ses hardes... elle répandait une odeur infecte à mesure que nous la remuions. Nous nous sommes hâtées de tout ouvrir et de la mettre dans la bière, et de la faire porter à l'église, ensuite au cimetière. Son corps était noir. Je pense que ce ne sera pas le dernier cas.

Pour toujours, votre toute dévouée fille,

Sr É. Bruyère

Bytown, [le] 15 juillet 1847

Ma chère Mère,

J'ai reçu ce soir la lettre de Sr Deschamps 104... elle n'est pas pour nous rassurer. Dieu soit béni... Sr Lavoie est tombée des fièvres depuis le matin, et Sr Hagan ce soir. Nos deux autres sontmieux; et je m'attends bien que d'autres encore prendront les fièvres. Le nombre des émigrés malades augmente tous les jours! Je ne sais si nous soutiendrons: Fiat voluntas!La prière, la prière, notre unique arme et notre soutien. Priez quelque peu pour vos filles de Byt[own] qui prient pour vous de tout leur ceur. J'at tends quelques mots de temps

en temps pour nous faire savoir l'état de nos pauvres Sœurs. Ma pauvre fille Nagle los, je croyais qu'elle resterait pour nous remplacer auprès de vous, pour vous soigner, et voilà qu'elle est malade à son tour. Dieu soit béni. Si elle doit mourir, j'espère qu'elle fera profession.

Adieu, bonne Mère, je prie le Seigneur de vous conserver les forces nécessaires pour soutenir tant d'afflictions, et entretenir le courage de nos pauvres Sœurs. Adieu. Le Père Molloy a le typhus. Nous le soignons dans une de leurs maisons, à côté du couvent.

Pour toujours votre enfant,

Sr É. Bruyère

H[ôpital] G[énéral) de Bytown,

[le] 29 juillet 1847

Mes bien-aimées Sœurs,

J'ai reçu la lettre de notre chère Sr Lagravell qui nous a fait beaucoup de plaisir à toutes. Comment va notre chère petite Sr Ouimet "12? Sa maladie nous a autant surprises que peinées ! Elle qui jouissait d'une si bonne santé auparavant... Hélas ! tout passe vite dans ce monde, tout change en un clin d'ail... Que de changements depuis deux mois seulement ! Je ne vous répéte rai pas les calamités publiques qui affligent le Bas et le Haut Canada, surtout notre chère Maison mère. Les Seurs qui ont échappé à la contagion vous décriront mieux que moi les ravages

causés par la plus pure charité. Déjà cinq '13 sont allées recevoir la récompense immortelle de leur dévouement, et plusieurs autres gisent encore sur un lit de douleur, qui les verra probablement finir avant peu. Pour notre part, nous avons cinq Seurs attein tes des fièvres typhoïdes; ce sont nos Srs St-Joseph, Hagan, Cur ran, Lavoie et Co[n]lan. Cette dernière est postulante depuis le mois de juin dernier. Deux des filles qui nous aidaient à soigner les malades, sont aussi prises des fièvres. Le R.P. Molloy est aussi bien malade; nous le soignons dans notre hôpital. Toutes nos Sœurs sont mieux, mais il est à craindre que notre petite Sr Lavoie tombe dans le mal de poitrine. Cette bonne enfant ferait pro fession le 21 novembre prochain. Nos Srs Pigeon, Leblanc et Phelan sont reçues pour la profession qui aura lieu le 15 août, si le temps nous permet de leur faire faire leur retraite.

Nous avons à soigner, le jour et la nuit, plus de 60 émigrés malades des fièvres. Avant hier au soir, les RR. PP. ont admi nistré tous les malades, afin qu'aucun ne mourût sans ce secours. La contagion les emporte en moins de trois heures; heureusement le temps frais a discontinué, et un certain nombre s'en tirera'4. Priez pour nous, mes bonnes Sœurs, nous en avons un grand besoin. Je n'ai pas le temps de vous écrire

aussi longuement que je le désirerais; nous sommes obligées de nous servir de séculières pour veiller nos Sœurs malades, et les Sœurs veillent les émigrés. Nous sommes 17 Seurs, dont unes à Montréal; 16 ici, six sont malades, quatre à l'Hôpital des émigrés, une pour soigner le R.P. Molloy, et les autres courent au plus pressé. Nous n'avons pas le temps de faire nos exercices; j'ai été plus de huit jours sans pouvoir faire mon oraison, et les autres ont encore plus d'ouvrage que moi. Nous ne trouvons personne pour nous aider à soigner les émigrés, ni pour or ni pour argent.

Le Supérieur Général des RR. PP. Oblats nous a envoyé une très belle statue de saint Joseph, toute dorée, elle est en chemin depuis un an, et est enfin arrivée. Elle est exposée sur un autel à l'église paroissiale, où le peuple se rassemble deux fois par jour

pour demander au bon Dieu la santé des prêtres et des Sceurs malades. Tous les jours on célèbre une grand-messe, et le soir. la neuvaine à ssain]t Joseph qui se termine par la bénédiction du Très St-Sacrement. Dimanche prochain, 1er août, le clergé et le peuple en procession, apporteront notre Père s[ain]t Joseph au son du tambour et de la musique; nous mettons en lui toute notre confiance, et nous espérons qu'il obtiendra la santé à tous nos pauvres malades,

Veuillez faire agréer nos plus profonds respects à votre saint Évêquell6 et à vos bons Pères, en particulier au R.P. Aubert, et nous recommander aux prières de toutes ces saintes âmes. Pour vous toutes, nos bien-aimées Sœurs, nous vous embrassons de tout notre coeur. Nous nous recommandons de nouveau à vos bonnes prières. Il pourrait bien se faire que la prochaine lettre que vous recevrez de vos Seurs de Bytown, sera pour vous annoncer la mort de quelques-unes de nous.

Adieu, adieu, soyons toutes à Dieu; qu'il y ait toujours entre nous union de couret nous serons pour ce monde et pour l'autre vos Sœurs bien-aimées et affectionnées.

Sæur Bruyère, Supérieure