Le Toronto Patriot, 23 mai 1848

« Dans un article assez vigoureux, le Times a écrit sur le sujet de l’émigration. Nous n’avons pas assez d’espace pour tout l’article, mais seulement pour que pour une petite partie – mais ce sera suffisant pour constater que cet important sujet attire l’intérêt de la Grande-Bretagne. Nous disons ceci puisqu’il est bien connu à quel point le Times rend bien compte des sentiments de la population et qu’il les suit, habituellement, plutôt qu’il ne les guide.

Tout en notant ceci, il faut féliciter le Canada pour l’humanité et le patriotisme dont il a fait preuve, qui a fait en sorte de conduire ici un gentilhomme irlandais, accompagnant ses propres locataires en immigrant dans notre noble pays. Le nom de M. De Vere a déjà paru dans notre journal. Par des motivations les plus pures et guidé par un esprit de philanthropie hors du commun, il a accompagné plusieurs de ses locataires au pays, traversant la mer dans l’entrepont d’un bateau, et pouvant ainsi témoigner, d’une manière non-équivoque, des épreuves vécues par ces pauvres personnes et pour lesquelles elles n’ont eu aucune réparation. Ses façons de faire, qui ont été déjà mentionnées, pour l’intérêt de nos lecteurs, nous font penser que l’expérience de M. De Vere a déjà porté des fruits. Ce gentilhomme est sur le point de retourner en Europe – amenant avec lui plus d’informations et de connaissances que quiconque sur le sujet de « l’immigration au Canada », dans tous les sens du terme . Ce serait injuste de notre part de ne pas mentionner que M. De Vere, à Toronto, a régulièrement visité les hôpitaux, là où la fièvre et la contagion faisaient rage. Accompagné de l’Agent de l’immigration (McElderry), il est monté sur les bateaux à vapeur remplis de passagers et il a aussi inspecté les baraques de fortune érigées pour les immigrants ; ainsi, aucun trajet entrepris par les émigrants, depuis l’abandon de leurs maisons dans le Vieux Pays, jusqu’à leur arrivée dans les baraques dans leur Nouveau Pays, ne restera inconnu.

M. De Vere apportera avec lui l’estime et l’affection de tous ceux qui l’ont connu personnellement, ainsi que la haute considération et les fervents vœux de succès de ceux qui ne le connaissent que par sa réputation. »